Pascale, 67 ans

Tatouée par Barbapink lors de Rose Tattoo 2022

 À 41 ans, on m’a découvert une micro-calcification en haut du sein grâce à une mammographie. Le cancer n’était pas déclaré mais il fallait qu’on m’enlève le sein. Ça a été très compliqué pour moi. Je me suis effondrée. Même si c’était un « pré-cancer », il y avait déjà le mot « cancer ». Mes enfants étaient jeunes et je me suis vue entre quatre planches. Les médecins m’ont dit que j’avais la chance, étant donné que le cancer n’était pas déclaré, d’être déjà « guérie » à plus de 99% de chances.

 

J’étais professeure d’EPS. Je passais mes journées en T-shirts, ou en maillots de bain à la piscine. C’était compliqué pour moi d’accepter d’enlever mon sein, mais j’ai suivi l’avis des médecins. En janvier 1998, on m’a enlevé le sein avec une reconstruction immédiate. Je n’ai eu ni chimio ni rayons, j’ai eu la chance de ne pas avoir de traitements. 

 

Mon cancer remonte à longtemps, la décision de me faire tatouer est assez récente. Depuis trois ans, j’organise Octobre Rose dans mon village. En cherchant des logos liés à ce mois, je suis tombée sur des images de femmes tatouées après un cancer du sein. D’un seul coup, ça a fait tilt ! Au départ, je n’étais pas spécialement réceptive aux tatouages, je ne trouvais pas forcément cela beau. En faisant des recherches, je me suis dit que même si ça fait longtemps que je ne suis plus malade, c’était symbolique. Le tatouage permet d’embellir quelque chose qui n’est pas forcément beau au départ.

 

Après avoir envoyé mon dossier de candidature à l’association Sœurs d'Encre, j’ai été très contente d’être sélectionnée pour participer à Rose Tattoo. Je suis venue confiante. On a beaucoup échangé avec ma tatoueuse. Quand elle m’a montré le dessin, il m’a tout de suite plu ! L’ambiance est chaleureuse, conviviale. La douleur est largement supportable. Mon tatouage est exactement comme je le voulais, fin et léger tout en recouvrant ma cicatrice.

 


Photographie par Nathalie Kaïd.

Interview et retranscription du témoignage par Mélissa Castillon.