Valérie, 51 ans

Tatouée par Quokelune lors de Rose Tattoo 2022

J’ai découvert mon cancer en août 2020, en me faisant une auto-palpation. J’ai une amie qui a eu un cancer du sein dont elle a guéri mais, suite à cela, elle a fait une leucémie et est décédée. Le soir de son décès, je n’arrivais pas à dormir, et, je ne sais pas pourquoi mais je me suis palpée. Quelqu’un devait veiller sur moi. Suite à mon cancer, je n’ai pas subi de reconstruction. J’ai subi le curage, comme tout le monde, la mastectomie immédiatement, puis la chimio, la radiothérapie et je suis actuellement sous traitements hormonaux. 

 

Le tatouage a été pour moi une évidence. Une fois les traitements finis, je ne me voyais pas repasser sur la table d’opération alors que je n’ai jamais eu beaucoup de poitrine. Par contre, en me voyant je me suis dit « je verrais bien un tatouage ». C’est mon premier tatouage. Je ne me serais jamais fait tatouer en dehors de ce contexte. C’est en voyant le travail de l’association Sœurs d'Encre et des tatoueuses engagées que j’ai vu qu’un tatouage pouvait être fin et joli. Je me suis dit que ça serait une fin en soit, que ça clôturerait mon parcours. 

 

J’avais un peu d’appréhension sur la douleur mais comme c’est une zone insensible ça a été. La fin a quand même été difficile, je ferai l’autre côté une prochaine fois. Je voulais que ce soit très fin et en voyant le premier visuel j’ai eu très peur car c’est ce qu’on voyait partout. Le lendemain, après réflexion, c’était ça, je lui ai finalement dit que c’était parfait. On a beaucoup communiqué avec la tatoueuse, sur la présence de couleur, la taille, etc. 

 

Cette première expérience de tatouage était top, sur la table je commençais à réfléchir à m’en faire d’autres, peut-être pas tout de suite mais j’y pensais. Je me suis pris les émotions de tout le monde avant même de me découvrir. En me voyant, je suis restée sans voix, c’était vraiment ce que je voulais ! C’est fabuleux, tout le monde ici est fabuleux !

 


Photographie par Nathalie Kaïd.

Interview et retranscription du témoignage par Loïcia Lima.