Rustha Luna Pozzi-Escot
Artiste engagée
Rustha Luna Pozzi-Escot est une artiste Franco-Péruvienne
qui s’intéresse à la spécificité de l’identité féminine.
Sculpteur de formation, elle utilise également la photographie, la vidéo ou la couture et des matériaux variés comme la résine ou la laine.
Elle tisse alors des liens entre l’image et des savoir-faire tels que la broderie, le tricot, le
tissage ou encore les techniques de modelage, et joue avec les représentations de sa propre personne. Son corps devient le motif d’une mise en scène questionnant l’identité culturelle, la place
de la femme dans la société et son statut.
De ces appropriations d’images et de symboles liés à la
femme, né un regard non conformiste et non convenu sur les questions de genre.
Diplômée de l’Université Pontificale catholique du Pérou-PUCP en sculpture (1996) et de l’École des Beaux-Arts TALM-LE MANS (2004).
En 2006, elle termine le Master en lettres et sciences humaines, mention Arts à finalité de recherche à l’Université de Bordeaux Michel Montaigne.
Actuellement, elle enseigne à la Faculté d’art et design de l’Université Catholique Pontificale de Lima au Pérou (PUCP) et elle est doctorante en histoire de l’art contemporain à l’Université de Pau et des pays de l’Adour, laboratoire ALTER.
Atelier Ropa Argonne
Jean Roberto
Atelier Ropa Argonne
La question de la femme a toujours animé ma pratique plastique jusqu’à y prendre au fil du temps une place prédominante. Je m’attache à développer un langage plastique en misant sur différents
symboles, objets ou actions au travers de situations
inhabituelles, voire de paradoxes afin de souligner des rapports de genre. Mes projets prennent forme grâce à différents moyens techniques. J’utilise aussi bien la photographie numérique ou
argentique, la vidéo ou la sculpture. Mon idée est de prendre
des éléments de la vie quotidienne des femmes pour créer de nouveaux objets en les détournant de leur sens initial.
Dans mes pièces, j’intègre les moyens d’expression et le toucher du sculpteur, de même que des pratiques traditionnelles comme la couture, la broderie ou le tricotage, généralement dévolues au genre féminin. J’attache une grande importance au travail manuel, car au-delà de mon goût prononcé pour le travail de la matière, de mes propres mains, c’est encore une occasion de générer des doubles sens.
Mon projet « femmes armées » m’a permis d’ouvrir une porte donnant accès au terrain de la recherche. Je me présente comme actrice dans certaines de mes pièces, en m’appropriant des gestes et des clichés qui introduisent le spectateur dans un espace-temps connu. En aucun cas, il ne s’agit d’un autoportrait, mais bien d’une mise en scène à l’intérieur de laquelle le personnage principal est la femme.
Parallèlement, je suis à l’initiative du projet ROPA, (vêtement en espagnol) où depuis 2011, j’organise des ateliers et invite le public, gratuitement, à créer des sculptures textiles avec des vêtements usagés en établissant une collaboration avec un acteur majeur de la filiale du recyclage textile en Aquitaine comme L’association AMOS.
Différents lieux comme des hôpitaux, des centres sociaux, des maisons de retraite, des collèges, etc. ont accueilli avec un grand enthousiasme le projet en pouvant développer des ateliers et des actions de sensibilisation à l’art et au recyclage créatif.
C’est dans ce contexte que j’ai connu Nathalie Kaïd et l’ensemble des projets qu’elle mène.
Je suis fière de créer avec l’association Sœurs d’Encre le projet BoNéNé, voir
naître une œuvre collective textile de grand format à partir de la collecte des moitiés de soutiens-gorge et intervenir de manière créative avec les participants. Couper en deux un
accessoire phare, intervenir sur une pièce intime, contribue à associer à ce projet un geste fort et symbolique ; il représente l’engagement, l’empathie et la diffusion du problème du cancer du
sein, valeurs auxquelles je suis identifiée comme femme et artiste.