Conseils

Cette rubrique est faite pour vous donner les clefs concernant le tatouage sur cicatrices, ce qu'il faut impérativement savoir avant de se lancer dans le processus ainsi que les démarches médicales à effectuer.

L'association a inscrit la collaboration avec les professionnels de la santé au centre de ses exigences et de ses valeurs. 


Recommandations médicales 

Les recommandations à prendre en compte avant de vous faire tatouer en cas de traitement conservant le sein ou en cas de mastectomie.

1) Risques d'allergies

Il faut respecter les contre-indications liées aux encres de tatouages.

 

Les tests sont inutiles car l’allergie peut venir très tardivement (risque possible pendant des dizaines d’années).

 

La taille du tatouage et la quantité d’encre utilisée doivent rester raisonnable.

 

2) Évolution de la maladie

La seule contre-indication est une évolution cutanée :

- soit sous forme de nodules de perméation (petits nodules millimétriques en relief sous la peau qui se palpent),

- soit sous forme inflammatoire (la peau du sein traitée ou de la paroi thoracique en cas de mastectomie est rouge et douloureuse).

L’évolution métastatique de la maladie en dehors de la peau n’est pas une contre-indication.

 


3) Les cicatrices

Le traitement chirurgical entraine des cicatrices qui peuvent être disgracieuses et ces anomalies peuvent être majorées par la radiothérapie. Il est important d’attendre que les cicatrices aient fini d’évoluer.

Sur une cicatrice petite et belle : un an d’attente, deux sont préférables pour la cicatrice profonde et le recul d’ordre psychologique.

Si la cicatrice n’est pas plate, il y a la possibilité de se la faire masser chez un kinésithérapeute soit de façon manuelle soit de façon mécanique LPG. Cette prise en charge peut se faire par la sécurité sociale.

Une bonne hydratation de la peau avant et après tatouage est très importante pour que le tatouage ne se dénature pas.

En cas de tatouage déjà pratiqué, le chirurgien essayera d’adapter la nouvelle voie. Mais le traitement primera sur le respect du tatouage ! Néanmoins, une reprise chirurgicale peut entraîner un mauvais ajustement du graphisme ou une nouvelle cicatrice qui peut devenir chéloïde (épaissie avec excroissance du derme).

Un changement de prothèse en cas de reconstruction mammaire peut modifier la forme du sein et déformer la forme du tatouage.

Le lipomodelage sous une zone tatouée pourrait déformer le graphisme du tatouage, il faut attendre de voir le résultat après quelques mois. Ceci reste une technique nouvelle et les résultats sur un tatouage ne sont pas connus pour l’instant. Le lipomodelage est une technique chirurgicale qui consiste à réinjecter de la graisse en sous cutané pour améliorer le volume ou la forme d’un sein traité.

4) La radiothérapie

A court terme (3 mois) la radiothérapie entraîne une réaction inflammatoire de la peau.

 

A long terme, elle peut provoquer de la fibrose car les tissus ne se régénèrent pas notamment sur les cicatrices ; des adhérences (zones fragiles adhérentes et fixées) augmentant les séquelles cicatricielles de la chirurgie et des zones de télangiectasies (zones hyper vascularisées, rouges parfois adhérentes).

 

Ces zones cutanées sont peu propices au tatouage. La peau irradiée sera toujours plus fragile car moins bien vascularisée.

 

Si la peau est hyper pigmentée ou fibrosée à cause de la radiothérapie, il faut demander un avis médical pour tatouer en cas de doute.

 

5) La chimiothérapie

C’est un traitement général qui fragilise la patiente car ce traitement diminue l’immunité notamment contre les infections donc cette période doit être totalement évitée pour procéder à un tatouage qui constitue une porte d’entrée aux infections.

 


6) Le curage ganglionnaire axillaire

Le risque est infectieux car le drainage lymphatique est moins bon, possibilité de développer un lymphœdème (gros bras infiltré d’œdème) par accumulation de liquide lymphatique. C’est difficile à traiter.

Après un curage dit conservateur, il est déconseillé de se faire des piqûres, des coupures et des griffures sur le membre supérieur, en principe pas de problèmes sur le thorax, mais vérifier l’absence d’œdème en comparant les deux côtés.

 

En cas de tatouage sur le bras du côté du curage, le risque existe et la patiente doit être prévenue.

 

Suite à un curage conservateur le risque est limité, mais une vigilance accrue s’impose pour démarrer un traitement antibiotique rapidement.

 

Après un « grand curage » discuter avec le chirurgien, mais le risque infectieux est plus Important.

 

7) Les ganglions sentinelles

La recherche du ganglion sentinelle nécessite une injection de colorant bleu patenté dans le lit tumoral au cours de l’intervention qui va reproduire le drainage de la tumeur du sein par les premiers ganglions axillaires. Ce sont ces premiers ganglions qui seront enlevés chirurgicalement. L’encre des tatouages allant dans les ganglions, le tatouage perturbe la méthode par injection de colorant bleu. Elle devient moins pertinente, moins précise, même si la méthode de la scintigraphie (injection de produit radioactif) est aussi utilisable.

 

8) La prothèse

Pas de problèmes pour tatouer la peau lorsque qu’il existe une prothèse mammaire ou une reconstruction mammaire mais pas profondément, en fonction de l’épaisseur de la peau. Si celle-ci apparaît très fine, demander absolument un avis médical.

 


9) Dépistage et récidive

 Pas de problèmes pour pratiquer tous les examens de radiologie avec produit(s) de contraste ou non.

 

S’il y a une récidive, il n’y a pas de contre-indication entre le tatouage et les traitements.