Claude, 67 ans

Tatouée par Pia Beaumont lors de Rose Tattoo 2022

J’ai eu un cancer du sein hormono-dépendant. Dans un premier temps, on m’a fait une ablation du sein gauche. On voulait m’enlever seulement la tumeur, mais j’ai demandé une mastectomie complète en apprenant qu’il était génétique. Par précaution, j’ai fait enlever le deuxième l’année d’après. 

 

Si mon cancer n’avait pas été d’origine génétique, je pense que je serais allée vers la reconstruction. Mais reconstruire les deux posait trop de problèmes au niveau du nombre d’interventions sans garantie de résultat. Il aurait fallu m’enlever deux muscles dans le dos, c’était trop pour moi. Les traitements sont déjà assez douloureux, ça a été un « non » catégorique.

 

Je n’avais absolument pas pensé au tatouage, l’idée s’est imposée à moi. Quand j’en ai parlé pour la première fois à mon homme, il était assez étonné. J’avais envie de tourner la page, de commencer autre chose. Voir ma cicatrice tous les matins dans le miroir était loin d’être évident, je voulais voir autre chose.

 

L’expérience Rose Tattoo est très enrichissante. Je pense que cette journée va me permettre de remettre beaucoup de choses en question, d’évoluer. J’avais une entière confiance en ma tatoueuse, j’ai beaucoup échangé avec elle avant. J’avais des appréhensions sur ma propre résistance, mais je me suis prouvée que je pouvais tenir le coup ! Ça fait du bien !

 

En découvrant le résultat, j’ai ressenti beaucoup d’émotions. Je ne pleure pas facilement, j’ai une carapace, c’est tout nouveau pour moi de me retrouver avec les larmes aux yeux. J’ai envie de faire connaître cette solution pour que d’autres femmes puissent en profiter. J’en ai déjà parlé autour de moi et il faut continuer car je n’ai pas trouvé facilement !

 


Interview et retranscription du témoignage par Mélissa Castillon.